Le débat est souvent revenu sur la table. Il y a les pour, les contre, les indécis, ceux qui en profitent et critiquent par devant, ceux qui assument...
Jusqu'où peut-on faire payer notre influence sur Internet ?
A l'heure où les agences web n'ont jamais été aussi nombreuses sur le marché, la concurrence se définit par la créativité. Là où certaines agences ou consultants recyclent les idées "qui fonctionnent toujours", d'autres bourrinent à coup de turn-over de stagiaires pour multiplier les nouvelles idées, les nouveaux genres, les meilleures associations.
Mais là où le débat se creuse c'est lorsque l'on fait intervenir la morale et le niveau "d'influence" d'un internaute.
Désormais, le cadre n'existe plus : les internautes deviennent des blogueurs, des blogueurs deviennent des twitteriens, des developpeurs de formation deviennent des community managers, des stagiaires deviennent des gestionnaires grands comptes pour 6 mois et des "inconnus" du grand public peuvent intéresser les meilleures agences de pub du moment grâce à leur 2000 followers ou leur 800 feedfriends.
Alors dans un monde où l'argent pré-domine, il fallait rémunérer tout ça. Car finalement passer du temps à maintenir un blog ou un réseau, à parler de tout, de rien, de l'actualité, des marques... ça s'assimile à un travail et peut se faire payer. Et au final, pourquoi pas ? Je ne vois pas le mal à gagner de l'argent pour rentabiliser le temps qu'on passe sur une passion, sur un investissement, sur du plaisir. L'argent n'a pas toujours à être considéré comme le diable en personne ! Rémunérer un espace, une plume ou un réseau n'est pas une mauvaise chose tant que c'est bien fait et surtout pas en prenant les visiteurs pour des andouilles. Car finalement, c'est peut-être ça le plus gênant : lorsqu'en tant que visiteur, ou follower on a l'impression qu'on profite largement de notre confiance ou de notre fidélité...
Ce qui me dérange c'est lorsqu'on industrialise et instrumentalise ces procédés. Du coup, la mode des agences depuis 1 an et demi particulièrement, est de contacter des blogueurs "influents" pour des soirées (en croisant très forts les doigts pour qu'ils en parlent sur leur blog, twitter ou facebook) ou leur offrir (pour le plaisir de l'art bien sûr!) plein de cadeaux tout beau et créer un petit "buzz" sur la toile.
Je ne jette pas la pierre ("Pierre") aux blogueurs qui se prêtent au jeu car finalement, il faudrait être un peu con pour ne pas en profiter tant que, bien sûr, on garde son éthique, sa morale et ses idées. Personnellement, je vais à quelques soirées et ne parle que de celles qui m'ont intéressées, qui ne sentaient pas l'opé commerciale à 1000 km et celles qui m'ont apporté quelque chose (connaissance ou test sur le produit, rencontres sympathiques...).
Le dernier exemple en date qui m'a "dérangé" est l'opé orchestrée par Demeco, entreprise de déménagement que je connais depuis des années, qui s'est occupé gratuitement, du déménagement de @Kriisis.
Ce qui me dérange, ce n'est pas que Demeco ai sauté sur un tweet de Christophe ou qu'il ai accepté (il a saisit une belle occasion et il a eu entièrement raison !); mais l'impression que toutes les occasions sont bonnes pour les transformer en pub, en rémunération, en buzz, en commercial...
Et en toute honneteté, beaucoup reconnaitront comme moi qu'il devient de plus en plus difficile de faire confiance au support que l'on consulte régulièrement.
Tout deviendrait-il pourri au royaume du Net ?