Blogueur influent : question de relativité

Sur nos blogs, on écrit un peu tout et n'importe quoi en essayant de conserver une ligne éditoriale pour ne pas perdre nos lecteurs. C'est comme ça que l'on a tous commencé nos blogs persos : que l'on blogue depuis 1 an, 3 ans, 5 ans ou pour certains vieux-de-la-vieille qui se vantent d'avoir connu le début du Net, depuis 1880 ;-)

D'autres vous diront symboliquement qu'ils écrivent pour eux-même, comme si la perte des 50 visiteurs d'hier ne les touchait pas et ne les poussaient pas à vérifier qu'ils n'ont pas de souci avec leur référencement. Bref, l'influence, le suivi, et le partage comptent quand on tient un blog ou que l'on anime un réseau.

Aujourd'hui, c'est la réflexion de @rade et une conversation récente avec @MFalaize, qui m'ont interpellées :

Etant blogueuse depuis presque 6 ans et travaillant dans le web communautaire depuis + de 4, j'ai les deux sons de cloches et me trouvent des deux côtés de la barrière. Et dans cette position, je déplore parfois ce que je peux lire ou ce qu'on peut me répondre...

J'en parlais déjà ici mais depuis 2 ou 3 ans, les agences web de comm/marketing se sont multipliées, allant démarcher des annonceurs en quête de compréhension du web et de ces étranges personnes que l'on appelle des blogueurs.

"Annonceurs, soyez rassurés, on peut faire parler de votre marque sans problème et augmenter votre notoriété sur Internet, tant que vous y mettez le prix". En ça, rien de mal jusque là. C'est le business, ça fonctionne comme ça.

Mais à force de répéter que les blogueurs (comme si "les blogueurs" était un profil unique, ça me fait marrer) sont des gens extraordinnairement influents, certain y croient beaucoup et surtout beaucoup trop.

Blogueur influent : un métier ?

Se voir inviter à de nombreuses soirées en VIP, opérations spéciales, recevoir des dizaines de cadeaux chaque mois ou être sollicité pour son "réseau" ou son "influence" pour participer au projet d'une grande marque... tout ça peut vite tourner la tête. Et certains s'y sont perdu.

Chacun est bien évidemment libre d'accepter ou refuser : manque d'intérêt, manque de temps... sont des motifs  légitimes et valables. Après tout, il y a une vie après le blog ;-) Mais certaines attitudes sont mal venues et démontrent clairement que l'on ne touche plus terre.

Le maître-mot : RE-LA-TI-VI-SER !

Se souvenir parfois (voire souvent) de qui ont est, pourquoi on blogue, et surtout replacer le contexte : sans mon blog, et surtout la tendance des agences pour nous mettre en avant, nous pauvres mortels et internautes, aurais-je été contacté personnellement par le responsable marketing de cette grande marque ? Aurais-je reçu ces lunettes hors de prix gratuitement ? Aurais-je pu rencontrer tel ou tel réalisateur ? Aurais-je été invité pour un week-end à l'étranger ?

Si la fascination d'une grande majorité de la population est telle pour les magazines People, il ne faut pas s'étonner de voir certains sauter sur l'occasion des "blogs influents" pour  avoir l'impression de "devenir quelqu'un".

Le cercle vicieux

La tendance des "blogs influents" est basée sur le principe du serpent qui se mord la queue. Plus un blog est mis en avant par ses lecteurs ou son hébergeur/référencement, plus il prend de l'audience et de l'influence, plus les médias en parlent, plus les agences le veulent, plus il devient influent, plus il prend de l'audience... bref, un joli petit système comme fonctionne le monde.

La seule question à se poser c'est : à quoi reconnait-on un blog influent ?

> son audience ?

> son nombre de backlinks ?

> son nombre d'abonnés ?

> son référencement ?

> son nombre de contacts et réseau (followers twitter, amis facebook etc...) ?

> niche de la thématique et professionnalisation des contenus ?

> ...

Tout est une question de besoins et de relativité.

Et si demain l'influence se basait enfin sur ce qui a fait le succès des blogs : la faculté des amateurs a partager en toute confiance ?