Aujourd'hui, s'est déroulé une table ronde concernant le Web. Etaient conviés, entre autre, Pascal Nègre (Universal Music), Xavier Niel (Free.fr), Loic Lemeur (Seesmic),
Thomas Serval (Microsoft), Jean-Pierre Corniou (consultant web), Eric Fottorino (journaliste)...
Point positif : la conférence était visible en live, sur le site du Medef et une connexion wifi (qui a tenue la route) était à disposition de l'assistance. Pendant cette table ronde, Twitter a eu le plaisir d'accueillir les "réactionnaires", présents dans la salle ou online, de la conférence sur le channel #uemedef09 ou #medef09. [Merci à Altaide, Loic Lemeur et Vincent Chaigneau pour leurs photos]
Voici un petit bilan de cette table ronde assez animée :
"La toile va-t-elle craquer ?"
Plusieurs sujets ont été abordés : de Hadopi à la protection de la propriété intellectuelle sur Internet et des business models à l'avenir de la publicité sur le web. Bien qu'il y ai eu quelques langues de bois (après tout, pas besoin de s'engueuler avec tout le monde), des idées bien positionnées sont ressorties.
Pascal Nègre, un peu seul contre tous, s'est fait objet de buzz en démontant, en à peine 1h : le principe de la "long trail", l'importance d'avoir une offre de téléchargement conséquente en ligne, la liberté d'Internet et sa crédibilité en tant que dénicheur de talent en citant le chanteur Grégoire comme véritable talent créé par le Web. Celui qui n'a jamais caché son enthousiasme pour l'application de la loi Hadopi, accentue encore plus son image d'homme d'hier aux idées sans lendemain. L'an dernier, il s'exprimait concernant la star academy et la future loi contre le piratage "Le marché français se porte mal par rapport à nos voisins occidentaux parce que, pardon d'y revenir, nous avons pris du retard dans la lutte contre le piratage. Ailleurs, on a pris des mesures qui commencent à payer."
Même si tout le monde est bien d'accord avec l'idée de base derrière le discours d'hadopi, à savoir que chaque travail doit être rémunéré, les différents acteurs ne s'entendent pas sur les solutions. Certains veulent la répression, d'autres des solutions d'avenir.
Aujourd'hui, voici quelques citations à retenir de celui qui déplore que "50% du business a disparu en France, en 5 ans" :
>> "La longue traine est un mythe"
>> "La réalité est l'inverse de la longue traine: le net concentre"
>> "Il va falloir rappeler au citoyen qu'internet n'est pas un lieu de non-droit"
>> "Notre métier c'est de faire du buzz!"
>> "La théorie du restaurant viet : 200 plats mais toujours 4 vendus (nems...)"
>> "Plus vous donnez du choix aux gens, plus ils ont du mal a choisir"
Xavier Niel a eu plusieurs interventions assez départagées. Un coup d'accord avec Pascal Nègre à propos de la vente en masse, un autre coup le taclant par derrière sur la rigidité de ses propos souvent non adaptés pour l'offre sur Internet. Il s'en tire pourtant bien et montre un dynamisme et un humour très accessibles. Pas la langue dans sa poche, mais on sentait une certaine "langue de bois" (légère hein!) pour ne pas attaquer Universal de front.
Pas là pour vendre son produit mais bien pour parler de l'avenir du web et des quelques analyses qui doivent être faites avant de lancer une répression, Xavier Niel se pose en véritable acteur et défendeur du web. Quelques citations à retenir de lui pour cette intervention :
>> "Ce qu'on a envie d'acheter à un artiste : le live !"
>> "Internet a permis de faire émerger des talents en musique."
>> "On en a rien à faire du fond de catalogue" ! Le dernier navet qui cartonne au ciné, cartonne en VOD !"
>> "Actuellement, c'est comme si on tentait de sauver le TGV en faisant la promotion d'une locomotive! Il faudrait peut-être penser à virer la locomotive et à trouver d'autres moyens."
Loic Lemeur a été le principal "opposant" aux propos de Pascal Nègre durant la conférence. Très serein, il est intervenu que très peu (il fallait réussir à en placer une entre Pascal Nègre et Xavier Niel ;-)
Convié pour son expérience des start-up, ses connaissances du marché aux US et sa passion pour le web de demain, il n'a fait que défendre tranquillement des idées simples et acquises dans un discours calme et efficace.
Coupé 2 ou 3 fois par Pascal Nègre sur un désaccord d'idées, il n'est plus trop intervenu dans les dernières 20 minutes.
Egal à lui-même, Loic l'a joué "cool" mais impliqué, évoquant presque amicalement ses anecdotes et opinions entre le marché français et le marché américain. Quelques interventions à retenir cependant :
>> "Grâce au Kindle, je n'ai jamais autant lu. Et je paye le livre le tiers de son prix"
>> "Amazon a fait avec le Kindle la même chose que l'iphone et son Appstore pour le livre et les journaux"
>> "Les USA vont plus vite que nous ! Au USA la France = la Chine"
>> "Comment expliquer qu'avec une bonne idée, en France, elle se développe avec seulement 20 personnes, alors qu'aux USA, ils ont des centaines de personnes et font déjà 3 millions de dollars de bénéfices?"
Thomas Serval était un peu le pilier "chiffres/données" de la conférence. Mis à part une intervention de Xavier Niel qui listait les financements de Free dans le milieu artistique, Thomas Serval a été le vainqueur pour vendre son produit et illustrer chaque argument avec un produit ou une expérience Microsoft.
Cependant, ses arguments ont également contrés les propos de Pascal Nègre, notamment concernant le principe de la "long trail".
Il a basé également son discours sur l'évolution d'Internet et sur le fait que les outils devaient s'adapter en permanence pour suivre les utilisateurs, et non l'inverse.
Quelques interventions à retenir :
>> "Plus les contenus sont enrichis, plus ils sont consommés. Importance des moteurs de recherche"
>> "La démultiplication des informations et circuits de distribution..."
>> "Tous les deux ans, le trafic sur Internet change de nature."
>> "Aujourd'hui on a un outil qui s'appelle Messenger et qui favorise l'utilisation pratique d'Internet. Les femmes utilisent beaucoup plus Internet."
L'utilisation d'Internet au travail a souvent été évoquée en rappelant encore que la majorité des entreprises ne permettaient pas à leurs employés d'accéder à Internet. Une femme dans le public a d'ailleurs démontré l'utilité et l'intérêt des réseaux sociaux dans le milieu professionnel, et précisé qu'il ne fallait pas avoir peur d'Internet : "Supprimez facebook au travail, c'est comme supprimer la machine à café".
La conférence s'est terminée sur le marché de la publicité sur Internet. la principale question était "Internet peut-il faire faillite ?". Les différents intervenants étaient d'accord sur le fait que la publicité ne régit pas le pouvoir d'Internet et que même s'il nécessite un financement, de nombreux business models sont encore à trouver si la publicité flanche.
Merci à tous les twitteriens d'avoir été aussi actifs et aux intervenants de la conférence.
=> A lire aussi un très bon résumé de Hervé Kabla
Point positif : la conférence était visible en live, sur le site du Medef et une connexion wifi (qui a tenue la route) était à disposition de l'assistance. Pendant cette table ronde, Twitter a eu le plaisir d'accueillir les "réactionnaires", présents dans la salle ou online, de la conférence sur le channel #uemedef09 ou #medef09. [Merci à Altaide, Loic Lemeur et Vincent Chaigneau pour leurs photos]
Voici un petit bilan de cette table ronde assez animée :
"La toile va-t-elle craquer ?"
Plusieurs sujets ont été abordés : de Hadopi à la protection de la propriété intellectuelle sur Internet et des business models à l'avenir de la publicité sur le web. Bien qu'il y ai eu quelques langues de bois (après tout, pas besoin de s'engueuler avec tout le monde), des idées bien positionnées sont ressorties.
Pascal Nègre, un peu seul contre tous, s'est fait objet de buzz en démontant, en à peine 1h : le principe de la "long trail", l'importance d'avoir une offre de téléchargement conséquente en ligne, la liberté d'Internet et sa crédibilité en tant que dénicheur de talent en citant le chanteur Grégoire comme véritable talent créé par le Web. Celui qui n'a jamais caché son enthousiasme pour l'application de la loi Hadopi, accentue encore plus son image d'homme d'hier aux idées sans lendemain. L'an dernier, il s'exprimait concernant la star academy et la future loi contre le piratage "Le marché français se porte mal par rapport à nos voisins occidentaux parce que, pardon d'y revenir, nous avons pris du retard dans la lutte contre le piratage. Ailleurs, on a pris des mesures qui commencent à payer."
Même si tout le monde est bien d'accord avec l'idée de base derrière le discours d'hadopi, à savoir que chaque travail doit être rémunéré, les différents acteurs ne s'entendent pas sur les solutions. Certains veulent la répression, d'autres des solutions d'avenir.
Aujourd'hui, voici quelques citations à retenir de celui qui déplore que "50% du business a disparu en France, en 5 ans" :
>> "La longue traine est un mythe"
>> "La réalité est l'inverse de la longue traine: le net concentre"
>> "Il va falloir rappeler au citoyen qu'internet n'est pas un lieu de non-droit"
>> "Notre métier c'est de faire du buzz!"
>> "La théorie du restaurant viet : 200 plats mais toujours 4 vendus (nems...)"
>> "Plus vous donnez du choix aux gens, plus ils ont du mal a choisir"
Xavier Niel a eu plusieurs interventions assez départagées. Un coup d'accord avec Pascal Nègre à propos de la vente en masse, un autre coup le taclant par derrière sur la rigidité de ses propos souvent non adaptés pour l'offre sur Internet. Il s'en tire pourtant bien et montre un dynamisme et un humour très accessibles. Pas la langue dans sa poche, mais on sentait une certaine "langue de bois" (légère hein!) pour ne pas attaquer Universal de front.
Pas là pour vendre son produit mais bien pour parler de l'avenir du web et des quelques analyses qui doivent être faites avant de lancer une répression, Xavier Niel se pose en véritable acteur et défendeur du web. Quelques citations à retenir de lui pour cette intervention :
>> "Ce qu'on a envie d'acheter à un artiste : le live !"
>> "Internet a permis de faire émerger des talents en musique."
>> "On en a rien à faire du fond de catalogue" ! Le dernier navet qui cartonne au ciné, cartonne en VOD !"
>> "Actuellement, c'est comme si on tentait de sauver le TGV en faisant la promotion d'une locomotive! Il faudrait peut-être penser à virer la locomotive et à trouver d'autres moyens."
Loic Lemeur a été le principal "opposant" aux propos de Pascal Nègre durant la conférence. Très serein, il est intervenu que très peu (il fallait réussir à en placer une entre Pascal Nègre et Xavier Niel ;-)
Convié pour son expérience des start-up, ses connaissances du marché aux US et sa passion pour le web de demain, il n'a fait que défendre tranquillement des idées simples et acquises dans un discours calme et efficace.
Coupé 2 ou 3 fois par Pascal Nègre sur un désaccord d'idées, il n'est plus trop intervenu dans les dernières 20 minutes.
Egal à lui-même, Loic l'a joué "cool" mais impliqué, évoquant presque amicalement ses anecdotes et opinions entre le marché français et le marché américain. Quelques interventions à retenir cependant :
>> "Grâce au Kindle, je n'ai jamais autant lu. Et je paye le livre le tiers de son prix"
>> "Amazon a fait avec le Kindle la même chose que l'iphone et son Appstore pour le livre et les journaux"
>> "Les USA vont plus vite que nous ! Au USA la France = la Chine"
>> "Comment expliquer qu'avec une bonne idée, en France, elle se développe avec seulement 20 personnes, alors qu'aux USA, ils ont des centaines de personnes et font déjà 3 millions de dollars de bénéfices?"
Thomas Serval était un peu le pilier "chiffres/données" de la conférence. Mis à part une intervention de Xavier Niel qui listait les financements de Free dans le milieu artistique, Thomas Serval a été le vainqueur pour vendre son produit et illustrer chaque argument avec un produit ou une expérience Microsoft.
Cependant, ses arguments ont également contrés les propos de Pascal Nègre, notamment concernant le principe de la "long trail".
Il a basé également son discours sur l'évolution d'Internet et sur le fait que les outils devaient s'adapter en permanence pour suivre les utilisateurs, et non l'inverse.
Quelques interventions à retenir :
>> "Plus les contenus sont enrichis, plus ils sont consommés. Importance des moteurs de recherche"
>> "La démultiplication des informations et circuits de distribution..."
>> "Tous les deux ans, le trafic sur Internet change de nature."
>> "Aujourd'hui on a un outil qui s'appelle Messenger et qui favorise l'utilisation pratique d'Internet. Les femmes utilisent beaucoup plus Internet."
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L'utilisation d'Internet au travail a souvent été évoquée en rappelant encore que la majorité des entreprises ne permettaient pas à leurs employés d'accéder à Internet. Une femme dans le public a d'ailleurs démontré l'utilité et l'intérêt des réseaux sociaux dans le milieu professionnel, et précisé qu'il ne fallait pas avoir peur d'Internet : "Supprimez facebook au travail, c'est comme supprimer la machine à café".
La conférence s'est terminée sur le marché de la publicité sur Internet. la principale question était "Internet peut-il faire faillite ?". Les différents intervenants étaient d'accord sur le fait que la publicité ne régit pas le pouvoir d'Internet et que même s'il nécessite un financement, de nombreux business models sont encore à trouver si la publicité flanche.
Merci à tous les twitteriens d'avoir été aussi actifs et aux intervenants de la conférence.
=> A lire aussi un très bon résumé de Hervé Kabla